Depuis un mois, 3 ruches et des milliers d’abeilles ont élu domicile sur l’île des Embiez.
Le pouvoir pollinisateur des abeilles
Les abeilles domestiques jouent un grand rôle dans la reproduction des plantes. Installer des ruches, c’est favoriser la biodiversité et la protection des abeilles, une espèce menacée.
Les abeilles sont un maillon essentiel de notre écosystème. Contribuant à 80% de la reproduction des plantes à fleurs, elles sont au cœur de l’équilibre entre la faune et la flore. Sans elles, de nombreuses espèces végétales puis animales disparaîtraient et avec elles, l’essentiel de notre alimentation.
« Piqué de l’abeille »
Bruno Comes sera chargé du suivi et de vérifier la bonne adaptation des abeilles à leur nouvel environnement. Pour cet apiculteur Six-Fournais, le miel et les abeilles sont une véritable passion.
Durant l’installation des ruches, nous avons posé quelques questions à Bruno Comes :
Depuis combien de temps pratiquez-vous l’apiculture ?
Je suis Bruno Comes, je pratique l’apiculture depuis plus de 20 ans. Depuis mon enfance, je suis passionné par la nature et la biodiversité. Les abeilles m’ont toujours fasciné par leur rigueur, leur dévouement, leur travail acharné et le respect de la hiérarchie au sein de la ruche.
Combien de ruches possédez-vous et où sont-elles situées ?
Je possède une centaine de ruches, réparties entre le cap Sicié pour l’hivernage et le quartier sud-est de la France le reste de l’année.
Quelles sont les principales espèces d’abeilles que vous élevez ?
Il n’y a pas d’espèces en particulier. Je cherche et sélectionne une abeille rustique.
Quelles sont les tâches quotidiennes typiques d’un apiculteur ?
Je veille sur les ruches au rythme des saisons :
– Pendant l’hiver, je consacre mon temps à la remise en état du matériel apicole et je suis à la recherche d’emplacement idéal pour les ruches en vue des prochaines saisons.
– Au printemps, je me lance dans l’élevage de nouvelles colonies afin de compenser la perte hivernale d’environ 30%. C’est aussi le début des transhumances vers les bruyères, les acacias, les champs de fleurs et les châtaigniers, où nos abeilles peuvent butiner et produire du miel de qualité.
– En été, les ruches transhument vers les champs de lavande. C’est également la période où je mets fin aux élevages et je procède à l’extraction des miels.
– A l’automne, les ruches reviennent sur la côte pour préparer l’hiver.
Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés dans votre travail ?
Les principaux défis auxquels je suis confronté sont multiples. D’abord la mortalité croissante des colonies d’abeilles. Ensuite la réduction du bol alimentaire de nos abeilles qui demande une gestion minutieuse de leurs ressources. Le manque d’eau constitue également un défi, surtout pendant les périodes de sécheresse. Enfin, la concurrence des « miels étrangers » sur le marché représente un défi supplémentaire pour préserver la qualité et la réputation de nos produits locaux.
Comment gérez-vous les menaces telles que les maladies des abeilles et frelons ?
Je m’adapte. Une gestion attentive du cheptel permet de limiter l’impact en revanche concernant le frelon asiatique malheureusement le seul moyen de lutte pour l’instant est de délocaliser nos ruches dans les Alpes, où ces prédateurs sont moins présents.
Quelles sont les saisons les plus intenses en termes de travail pour un apiculteur ?
Les saisons les plus intenses s’étendent de mars à septembre, 7j/7.
Comment commercialisez-vous vos produits apicoles ?
Mes produits apicoles sont commercialisés principalement grâce au bouche-à-oreille et en vendant directement à la miellerie. Je compte sur le partage d’expérience de mes clients satisfaits pour faire connaître la qualité de mes produits.
Quelles sont vos pratiques en matière de préservation de l’environnement et de la biodiversité ?
Je travaille avec les communes et les institutions afin de promouvoir l’abeille et repeupler le territoire avec une abeille rustique.
Comment voyez-vous l’avenir de l’apiculture face aux défis actuels comme le changement climatique ?
Il faut savoir que l’abeille mellifère est devenue domestique. Sans les apiculteurs la majorité de celles-ci disparaitront. Il est nécessaire de promouvoir l’apiculture locale adaptée à chaque terroir.
L’installation de ruches sur l’île des Embiez marque une première année de test. Nous sommes enthousiastes à l’idée de cette nouvelle aventure apicole mais conscients des défis que cela implique. Nous mettons tout en œuvre pour assurer le bien-être de nos abeilles dans ce nouvel environnement et espérons des résultats prometteurs pour l’avenir de notre apiculture sur l’île des Embiez.
Bruno COMES
Apiculteur, 83140 Six-Fours-les-Plages
06 80 51 82 59
fcomes@free.fr
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