Le terme Embiez vient du latin « ambo » qui veut dire deux. Comprenez, l’archipel des deux îles : celle des Embiez et celle de la Tour Fondue. Son nom prit différentes orthographes au fil des siècles : Embers, Ambias, Embiers, Ambies, Ambiers, puis enfin Embiez
Les vestiges les plus anciens retrouvés sur l’île, preuve d’une présence humaine, remonteraient à 5 siècles avant Jésus Christ, probablement laissés par des pêcheurs ou des navigateurs. En effet, l’île des Embiez a, depuis toujours, été le refuge des amoureux et des professionnels de la mer. Elle a également subi les invasions des pirates.
A partir de 1068, les moines de l’Abbaye de Saint Victor commencèrent à exploiter les salins de l’île, qui s’étendaient alors de la pointe du Cougoussa à la pointe de la Tour Fondue. Le sel était, à l’époque, une denrée chère et précieuse, indispensable à la conservation des aliments, il était même qualifié « d’or blanc ». Pour récolter le sel, ils installèrent des murets en pierre sèche et des tables salantes dans une faible profondeur d’eau. C’est d’ailleurs à cette époque que les hébergements « Les Douanes » ont été construits et nommés en souvenir de cette partie de l’histoire de l’île. En effet, le sel était alors taxé par l’état, la « taxe gabelle » et c’est dans ces appartements qu’elle était récoltée par les « gabelous ».
En 1520, l’île des Embiez est donnée à Barthélémy LOMBARD, un natif de Six-Fours. En 1580, son neveu acheta les salins ainsi qu’ une partie de l’île et obtint d’Henri IV la faveur que son domaine soit aménagé en « arrière-fief » ; sa famille put, à cette occasion, prendre le titre « de Sainte Cécile ». C’est de là que vient aujourd’hui le nom de la chapelle présente sur l’île. C’est également la famille LOMBARD qui fit planter la vigne dans les années 1580-1600. Puis, en 1602, ils entreprirent la construction du château, aujourd’hui propriété privée de la famille RICARD.
En 1720, après diverses successions, l’île fut rachetée par Michel de SABRAN (célèbre famille de Provence).
Puis en 1789, lors de la Révolution Française, l’île fut déclarée « bien national ».
Au début du 19ème siècle, l’île connut une période plus sombre car elle fut exploitée pour produire de la soude. Le sel marin était décomposé avec de l’acide sulfurique pour produire du sulfate de soude, ce qui provoquait des dégagements d’acide chlorhydrique qui devaient être méticuleusement récupérés car très toxiques. Le sulfate de soude était ensuite traité avec du charbon et de la craie afin d’obtenir le précieux carbonate de soude (utilisé pour la fabrication du savon à Marseille). Malheureusement, après un changement de propriétaire, trois ans plus tard, la récupération de l’acide chlorhydrique ne se fait plus correctement et cela engendra de nombreux dégâts sur la végétation environnante et la santé des populations alentours. L’usine de fabrication de soude fut ainsi définitivement fermée par arrêté préfectoral en juin 1847 (l’une des 1ères pétitions connues en France).
En 1862, le fort Saint-Pierre fut construit. Une plaque est toujours visible, au-dessus de l’entrée, qui rappelle la date d’achèvement des travaux, en 1867. Le fort abrite aujourd’hui l’aquarium et le musée de l’Institut océanographique Paul Ricard (fondé par Paul RICARD en 1966 mais baptisé ainsi en 1991).
En 1901 commença l’exploitation du vignoble.
En 1922, le vin produit sur l’île des Embiez était réputé de consommation locale, une fois mis en barils, il était transporté par bateau jusqu’à la côte.
En 1938, la production de sel sur l’île des Embiez prit fin, après une succession de propriétaires qui, tour à tour, exploitèrent les trois hectares et demi de salins, mais pour qui l’entretien et la gestion de ce petit site s’avéra de moins en moins rentables face aux sites d’Aigues-Mortes ou des salins de Giraud.
A partir de cette date, l’île des Embiez devint un paradis pour les amateurs de plongée tels que Frédéric Dumas, Philippe Tailliez, Jacques-Yves Cousteau (« les Trois Mousquemers »).
En 1942, ils réalisèrent ensemble, aux Embiez et à la balise proche des Magnons, le premier film sous-marin français « Par dix-huit mètres de fond ».
Durant la dernière guerre mondiale, la production de vin prit fin et le vignoble fut donc abandonné, puis remis en état en 1947.
1958 : PAUL RICARD
Quand Paul Ricard achète les Embiez en 1958, il est sûr d’avoir trouvé « ce que la nature offre de mieux pour s’évader et rêver. Seuls restent un fort abandonné et une tour en ruine au sommet de laquelle des générations de vigies ont guetté les pirates…»* Il fait le vœu de « protéger ce paradis naturel et d’en faire une destination pour tous ceux qui aspirent à se ressourcer et à se retrouver, loin des foules et de la pollution du continent »*. Paul Ricard, visionnaire, imagine déjà la « civilisation des loisirs » comme une évidence. Il veut faire de l’île des Embiez « un haut lieu du tourisme international, un séjour idéal de repos et de vacances, avec tout ce qu’il faut pour être heureux : le silence, la décontraction, l’absence de circulation automobile, les joies de la mer, les promenades à pied ou à bicyclette (…)»*. Ces intentions sont claires : « Nous aménagerons cette île pour le bonheur des hommes. Nous y construirons avec art et avec amour, nous y planterons des arbres, y ferons pousser des fleurs, nous y érigerons des statues… »*.
Dès 1960, Paul Ricard entreprend la construction du port des Embiez, littéralement enclavé dans le nord de l’île (à la place des salins), pour en faire un abri quelles que soient les conditions météorologiques. Il fut mis en eau en 1963 et agrandi vers l’est dans les années 70 (entre la pinède du Canoubié et les terrains de pétanque). Accessible par tous les temps, il dispose aujourd’hui de 750 anneaux et peut accueillir jusqu’à 150 escales par jour en saison estivale.
Lors de son acquisition par Paul Ricard, l’île des Embiez comptait déjà 10 hectares de vignes. On savait que Paul Ricard avait créé la célèbre marque de boisson anisée, mais il produisit aussi du vin… et pas n’importe lequel, celui de son île.
En 1978, les vins du Domaine des Embiez furent labellisés « A.O.C Côtes de Provence » et « Vin de Pays du Var ». Aujourd’hui, le vin du Domaine des Embiez est en conversion bio.
L’île des Embiez est telle que Paul Ricard l’avait voulue, elle porte sa marque, celle d’un homme qui, dès les années 60, s’est battu pour le bien-être des Hommes, préserver la mer et protéger la nature.
Pour en savoir plus sur l’Histoire des Embiez depuis son acquisition par Paul Ricard, lire notre article L’ÎLE DES EMBIEZ, RETOUR SUR 60 ANS D’HISTOIRE
*Extrait du livre « La passion de créer » écrit par Monsieur Paul Ricard
bonjour,
je suis M. Ferry, organisateur du concours culinaire « Terroir et pêche durables en Provence ». Nous sommes vraiment heureux du partenariat établi avec vous autour de concours. Nous espérons qu’il soit durable et qu’il évolue pour fédérer un maximum de chefs varois! encore un grand merci à Christophe Pacheco ainsi qu’à Julien Davouze, et bien sûr à Patricia Ricard qui est venue parler des actions écologiques de votre groupe!!
Ces îles semblent être fascinantes. Est-ce possible d’y aller en fin de saison estivale
après le départ des vacanciers estivales.
Bonjour,
Nos îles sont accessibles toute l’année, 7j/7 🙂
Nos hébergements vous accueillent d’avril à septembre/octobre et plusieurs moyens de restauration sont proposés (selon la période).
En hiver, un restaurant est ouvert à l’année, le midi, sur chacune des deux îles.
N’hésitez pas à nous contacter directement si vous souhaitez avoir de plus amples informations, par téléphone ou via le formulaire en ligne dans la rubrique contact.
Bien cordialement,
Johanna
Bonjour,
J’organise une sortie scolaire aux Embiez pour des enfants de CE2. Je cherche désespérément un livre à acheter, qui serve de support ensuite en classe pour travailler sur cette sortie : histoire, anecdotes, géographie, géologie, faune, etc. de l’île des Embiez. Pouvez-vous m’indiquer si de tels ouvrages existent, et où je peux les trouver ?
Merci d’avance.
Madame,
Nous n’avons pas à la vente ce type de livre mais je prends contact avec vous en message privé afin de voir ce que nous pourrions vous mettre à disposition pour cela.
Bien cordialement,
Bravo pour ce texte. Date et histoire de la tour du sommet de la tour fondue? Merci
Oh merci 🙂
Je suis ravie que l’article vous ait plu.
Au plaisir.
Bonjour
Il y a bien longtemps je venais sur l’île et je pouvais rentrer dans le tunnel qui monte jusqu’en haut de la tour pour en ressortir, j’aimerais savoir si l’accès est toujours possible ??
Bien cordialement
Poinsard Martinez Sonia
Bonjour,
L’accès a été condamné pour des raisons de sécurité.
Cordialement,
Bonjour
Je suis Plaisancier depuis 20 ans , au port ST PIERRE ,
MA DEMANDE
J’ai su que MR PAUL RICARD avait produit quelques films cinématographiques avec tous les grands acteurs de l’époque, il avait même crée une société de production de films, ceci est d’ailleurs bien décrit dans les panneaux présents sur le ports
L’un de ces titres de films est, je crois , NUL BIEN SANS PEINE ,
Mais , malgré toutes mes recherches et investigations , je n’ai rien pu trouver sur le net , ni ailleurs, aussi, POURRIEZ VOUS me communiquer un lien pour pouvoir les télécharger ou les visionner ???
Par ailleurs , il serait peut être sympa de proposer une projection de ces films pour tous les fervents admirateurs de P R , dont , bien entendu, je fais partis !!
Bien cordialement
D ARNAUD
Au paragraphe qui parle des moines de St Victor il y a une erreur d’horographie vous parlez de la pointe Coucoussa et vous avez écrit Cougoussa
Merci de cette remarque ! En fait, il semblerait que les deux noms soient corrects et existent, même si nous parlons aujourd’hui de Coucoussa !
Bonjour, j’envisage de faire découvrir l’ île des Embiez à mes enfants en Juillet pour leurs faire découvrir et ressentir le résultat de la volonté d’un homme à apporter du beau, du bon, à nous autres et pour l’éternité.
Ancien Ricardien et fils de Ricardien originaire du Loiret, il me tarde de retrouver ne serait-ce que comme simple visiteurs pour quelques heures le paradis du visionnaire qu’était Paul Ricard.
Si vous avez des connaissances qui ont connus, Pont de labeaume, les Mourtis, la Voisine, ils ont eu comme moi cette chance et doivent aussi ressentir aujourd’hui pointe de nostalgie.
DURAND Guillaume
cher monsieur DURAND,
Quel plaisir de vous lire. Si vous êtes nostalgique, je vous conseille de prendre le temps de discuter avec Christian, le conducteur de notre petit train, qui a bien connu monsieur Paul Ricard ! 🙂
Cordialement,
Historique intéressante îles que j’apprécie beaucoup depuis 30ans chaque année je viens m’y ressourcer
Nous sommes heureux d’apprendre que l’île des Embiez soit un petit havre de paix pour vous 🙂
Pour la première fois dans la région et originaire de Bretagne, nous avons été épuisés et un peu écœurés il faut l’admettre, par la débauche d’argent et le peu de respect environnemental des stations balnéaires de la côte au service des plus aisés avec les gros moteurs. Nous avons découvert le tour de l’île en paddle et le calme en harmonie terre et mer. Ce fut une belle découverte et un plaisir retrouvé. Merci d’avoir constitué et continuer de préserver cet endroit pour les amoureux de la nature et du bord de mer en locomotion respectueuse.
Mille mercis pour ce beau retour qui nous fait chaud au cœur, nous ne manquerons pas de le transmettre à nos équipes ! Au plaisir de vous accueillir de nouveau sur notre paradis insulaire 🙂 Bien à vous.